Malade

Le challenge des Bottes rouges de cette semaine (semaine 25) est « Avant-Après ». L’occasion de te parler de ma Tapisserie. Avec un « T » majuscule, car c’est bien elle la vedette. Mais cela n’enlève rien à la valeur des visiteurs qui se laissent photographier devant! 😉

Voici l' »Avant-Après » en question:

Cette Tapisserie est en place dans une maison ancienne, et doit dater des années 50 environ. Elle est assez remarquable. Elle est, comment dire… datée. Non? J’irais même jusqu’à dire un peu … kitch. Voire très kitch. C’est ce qui me la rend attachante. Intéressante. Presque jolie.

Un jour, par hasard, j’ai photographié Magali & Arlette devant. Et c’est là que tout à commencé! Viennent ensuite, Michèle & J.Claude, Arlette & Bernard, puis Élise, Vincent…. Nous en sommes maintenant à plus de 80. Toujours devant cette même tapisserie, fermée par une frise (galon?) qui me sert de cadre et de guide quand je redresse l’image avec Photoshop. C’est la seule contrainte que je fixe. Le cadre. Tout ce qui en dépasse ne sera pas sur la photo.
C’est ainsi, c’est la Tapisserie.
Alors, ceux qui veulent y voir leurs pieds devront sauter, ou comme Isabel prendre une chaise. Certain-e-s ne veulent pas poser seul-e. Ou avec un vélo, des maquereaux, un cadre… D’autres sont en pyjama, un autre à poil! C’est comme-on-veut! Ketta m’a même promis de passer avec un homard vivant!
Tu peux venir toi aussi! Et tu auras le privilège (?!?) de participer à cette accumulation, à cette occupation photographique; quasi une étude photiologique! C’est que ça se passe.

La photo doit ressembler dans ce cas, à un genre de thérapie. Ou à l’inverse une maladie? Car s’obstiner à prendre en photo tous les nouveaux visiteurs ainsi, avec persévérance, entêtement, presque acharnement… Bon, ça reste entre nous, (d’autres ont été enfermés pour moins que ça) j’y prends un certain plaisir… 🙂

Dans le même style, je me soigne aussi sur l’île de Sein, avec la « Langouste d’Ambroise« .

Tu as vu le « L » majuscule de Langouste et tu prends peur, hein?
Et tu as raison!

Là, c’est un tableau qui sert de fond. Une magnifique Langouste peinte sur fond bleu par Didier-Marie Le Bihan. Artiste sur l’Île. Comme je ne suis pas sur l’île en permanence, c’est Ambroise qui s’y colle! (Et se soigne aussi?)
Il fait défiler son monde devant le tableau, puis m’envoie les photos pour que je les traite et les télécharge sur le site. Il doit avoir le même besoin de se soigner. Ou il a un grain lui aussi…

La photo, ça peut soigner, ou rendre un peu fou. C’est ça qu’est bien. Tu crois pas?

 

Rouge

Les bottes rouges

Je viens de découvrir ce blog, qui tourne autour de la photo. Il est sympathique, on y découvre de belles images. J’aime bien. D’autant que chaque semaine tu as droit à un genre de challenge. Un thème à illustrer…

Là, je participe. Le thème est, pour la semaine 24:

Alors, voici ma contribution…

Bluffé

Aujourd’hui, départ pour l’île de Sein. Nous devrions y passer 10-15 jours. Ce sera l’occasion de m’amuser avec mon nouveau jouet; un Rollei 35LED, chiné sur Ebay pour 20€. Rollei35LEDIl est en parfait état. Manque juste la pile. Une PX 27, 6V. Je file donc voir Nicole, pensant la trouver sans souci dans son stock, au milieu des jouets, livres, cahiers, cartes routières, feux d’artifice, déguisements, montres, appareils photo, peluches, Playmo, agendas, colles, cannes à pêche …. j’en passe! Rollei35LED

Et bien, figure-toi qu’elle ne l’avait pas! j’étais un peu dépité, habitant à la campagne, je n’aurai pas la pile avant quelques jours, à moins de prendre l’auto et de faire 1h AR. C’est un peu beaucoup pour une pile. T’es bien d’accord, hein?

Mais c’était sans compter sur la perspicacité de Nicole, qui me dit:  » Et si on en empilait 4 de 1,5v, on aurait la même hauteur et 6v, non?  » Rollei35LED

Là, je suis resté bouche bée, bluffé.

On essaie. Avec des piles périmées, histoire de ne pas gâcher des blisters de piles vendables. Parce que Nicole, non seulement elle a un stock incroyable à vendre, mais elle en a un tout aussi incroyable invendable!

Le premier test n’est pas concluant. Rollei35LEDPas assez haut au final. Rebelote avec un autre modèle. Et là, tu me croiras pas, ça fonctionne!! Génial, Nicole! Ça c’est du service. Bon, je ne lui ai pas fait la bise, nous ne sommes pas encore assez proches, mais quand même, j’aurais pu!

Donc, le Rollei marche. Je l’ai chargé avec un rouleau 24×36 T-Max 100 que j’ai retrouvé dans mes cartons.

Je vais avoir fière allure sur l’île de Sein avec mes deux Rollei! 🙂
Je te raconterai…

Marri

J’ai été bien marri…
Hier, je voyais des bergeronnettes de rivière tourner autour de la maison. Je me suis arrêté quelques instants pour en profiter, et surprise! Elles étaient en train de bâtir leur nid dans un trou du mur… Ravi.
J’ai tout de suite imaginé grimper sur le talus en face, planquer dans les marguerites et les boutons d’or, pour leur tirer le portrait. Ce que je fis, aujourd’hui. J’ai monté le 70-200 avec un doubleur sur mon Canon, et attendu. Attendu. Attendu encore. Le nid est resté déserté, et pas la queue d’une bergeronnette à 500 m à la ronde! À croire qu’avant d’emménager elle avaient déjà déménagé!
Je sais que certains piafs construisent plusieurs nids, pour « disperser » l’ennemi, ou pour se laisser le choix du meilleur… Peut-être est-ce le cas. Je verrai ça demain… Quoiqu’il en soit, cela m’a permis de passer le temps avec les marguerites, boutons d’or et autres myosotis, visités par quelques insectes.

Dubitatif

Chalet "la Burdine"

Voici une image qui me laisse dubitatif…
Chalet "la Burdine"

La lumière est belle. Temps gris, pas trop de contraste, idéal pour un portrait. Le sujet est looké. Comprenez qui a du caractère. C’est parfait. D’autant que cet ours haut-jurassien est  conciliant. Il prend la pose dans l’embrasure de la porte d’entrée de son chalet, « La Burdine« . J’ai donc le temps de faire le point correctement, et, logiquement le cadrage. Et bien, non. Je n’ai pas vérifié le bas de l’image, il manque un bout de pied. Pas grave me diras-tu. Je trouve que si, au final. La photo aurait pu avoir une gueule, vu le sujet. Et patatras. Ça reste une image banale.

À ma décharge, je dois te dire que le verre de visé du Rollei est assez sombre. Quand je vise, le centre est parfaitement clair, mais les bords, et pire les coins, sont très sombres; les « coupes » ne sautent pas aux yeux.
Mais Justement, je le sais, et devrais être plus vigilant à cet endroit.

La prochaine fois, promis, j’essaierai…

Interprétée, pas truquée!

Tirer une photo… 
Après le développement de la pellicule, il faut tirer les photos. Autrement dit, en partant du négatif transparent, l’objectif est d’obtenir la photo sur une feuille.
Le négatif, comme son nom l’indique, un peu, est l’inverse de la photo finale. Les noirs sont blancs, et les blancs sont…? Noirs! bravo!
Peut-être le sais-tu déjà, mais quand tu pre03052015-IMG_5057-2nds une photo, la lumière passe par l’objectif de l’appareil pour arriver sur la pellicule. Là, des sels d’argent « enregistrent » la quantité de lumière pour la révéler plus tard lors du développement. Si il y a beaucoup de lumière, (de la neige par ex.) ils feront du noir. Et si il y a peu de lumière, (une forêt de sapin) ils feront du banc(*). Ou du gris clair… Tu me suis? Comme sur l’image ci-contre.
(*) plus exactement, ils  ne feront rien. Et seront donc transparents.

Tirer une photo, c’est refaire le même type de processus. Tu projètes le négatif (comme une diapo) sur un papier enduit de sels d’argent qui rendront, après passage dans les bains, exactement le contraire.

Et tu obtiens The Photo:
03052015-IMG_5057-3
Sauf qu’il va falloir la « travailler » un tantinet pour la rendre acceptable. Parce que là, je ne sais pas toi, mais moi j’aime pas.

Déjà, éclaircir l’ensemble. C’est bien trop sombre. Ensuite, ne pas « cramer » le ciel; garder un peu de « matière ».  En éclaircissant, je vais perde du contraste. Il faudra le corriger (choisir le papier avec le bon « grade »). Améliorer la zone des branches et celle du bois empilé qui resteront un peu fade…
Jadis, au labo, il fallait « retenir » la lumière pendant l’insolation du papier qui durait un … certain temps.  Avec les mains ou un bout de carton découpé à la forme voulue, en bougeant pour ne pas trop marquer l’ombre. Certains tireurs « sculptent la lumière, créent une véritable chorégraphie avec les mains« . Ensuite tu passais ta feuille dans les bains de chimie. Révélateur, rinçage, fixateur, rinçage… Séchage… Tu pouvais ensuite apprécier le résultat. Et … refaire!  Avec un temps de pose différent, des masquages différents… Jusqu’à obtenir satisfaction. Ensuite, tu te mettais à table avec un pinceau fin, quelques encres, pour retoucher les diverses poussières et autres poils que tu n’avais pas vus sur le négatif et qui te font de grosses « pétouilles » blanches sur ta photo!

Pétouilles
Les « Pétouilles »

C’était comme ça! Quand ça se passait bien. Et c’est encore comme ça pour ceux qui tirent leurs photos sur papier.

Pour moi, c’est moins contraignant. Car je fais la même chose, mais avec l’ordinateur. Une fois le négatif numérisé, je tire traite (on dit comme ça) mes photos avec un logiciel spécialisé, Lightroom.

Comme je n’aime pas plus que ça m’enfermer dans le noir avec la chimie humide, ça m’arrange bien. Et en restant au sec, les pieds sur la table, le Mac sur les genoux, bien calé dans mon fauteuil, je tire traite mes images. Presque comme avant. Avec les même outils. Néanmoins, il y a plus de possibilités. Et le fin du fin, c’est que tu peux tout essayer, effacer, défaire, refaire, re-défaire, jusqu’à l’obtention de ce que tu voulais.

BP avant apres
© Photo du web. (Tellement copiée-collée que l’auteur-e en est introuvable…)

Si je te dis tout ça, c’est pour m’expliquer; c’est pourquoi une photo qui passe par l’ordi n’est pas forcément truquée. Elle est juste traitée. Développée. Comme avant. Ni plus, ni moins.
Je ne te parle pas de faire sauter des fils électriques,  ôter un bouton disgracieux sur la joue, voire gommer la tête d’âne qui fait le con derrière toi pendant que tu donnais à manger aux pigeons… Non non. ÇA c’est du trucage. Comme modifier photoshoper Brad Pitt pour lui ajouter du bide (c’est rare) ou pour faire croire aux gamines que la mode c’est l’anorexie.
Tu tapes « photoshop avant-après » dans un moteur de recherche et tu as pléthore d’exemple de trucages, de ceux qu’on a tous les jours sous les yeux, dans les magazines et dans les pubs.

Traiter ses images, c’est les in-ter-pré-ter; ce n’est que désirer montrer ce que l’on  vu en déclenchant.

Ému

Dans un article précédent, je citais Gilles Caron comme déclencheur de ma passion pour la photo quand j’étais gamin.

Tu connais Gilles Caron?

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Si, tu le connais. Tout du moins tu as sûrement en mémoire une photo de lui. Non?
Et celle-là? Non plus?

Il était photographe à l’agence Gamma. Il a couvert pas mal de conflits sur la planète, et mai 68. Né en 39, mort, enfin disparu en 70, au Cambodge.  30 ans, et… 30000 photos! La fondation Gilles Caron gère ce fond, inestimable, tant par les sujets que par la qualité des images. Il avait le sens inné du cadrage. Il sentait où se placer, il flairait où aller pour ramener des images fortes; des témoignages. J’avais donc 9 ans quand il a disparu. À cette époque, c’était sûrement le dernier de mes soucis. Puis vint la découverte de la photo. La boite genre « le petit chimiste » avec un appareil photo à fabriquer. L’intérêt GilesCarongrandissant pour ce média extraordinaire m’a fait regarder de plus près les revues qui trainaient sur la table du salon. Je suis tombé sur des images de mai 68, faites par Caron. Je ne te dirai pas ce qui m’a plu. Le sujet, la qualité des images, la vie palpitante que ce gars GilesCaron et Henri Bureaudevait avoir à plonger au coeur de la mêlée pour en extraire des photos… Peut-être tout ça à la fois… Quoiqu’il en soit, ce fût un déclencheur. J’ai commencé à photographier et squatter régulièrement la salle de bain de la maison pour développer et tirer mes photos!
Quand je serai grand, je ferai comme Gilles Caron! D’ailleurs, je n’ai pas attendu. Dès le lycée, j’étais de toutes (ou presque) les manifs pour faire des photos. Caron dans la tête…
Je te joins des images que j’ai faites, dans les années 70. J’ai numérisé il y a quelques temps deux trois négatifs retrouvés par hasard. Il faudrait que je retrouve le reste. Certaines valent le coup.
Ci-dessous, tu verras Bernard Lavilliers. À la maison des sports de Clermont-Ferrand. Si tu regardes bien les photos, tu comprendras que j’étais à la même hauteur que lui. J’étais sur la scène! Même que sur une, il me regarde! Je ne sais comment j’ai fait, je ne me souviens plus! Comment la sécurité n’a pas dégagé manu-militari ce morveux! Mais toujours est-il que j’étais sur la scène  EN-TRE-LES-BA-FFLES. Je n’avais pas froid aux yeux à l’époque… Tous les potes du bahut qui étaient au concert m’ont vu. Je te dis pas le succès le lendemain au garage à vélo!
Les deux autres photos ont été faites à l’occasion d’une manifestation des paysans du Larzac qui montaient à Paris à pieds. Il y avait Aguigui Mouna. Un Anar parisien bien connu des manifs à l’époque…

Je me souviens d’une que j’ai faite dans un défilé à l’occasion de la venue de Giscard à Clermont. Il était aux finances, je crois bien, à l’époque. J’ai des CRS courant matraque en l’air derrière des manifestants, avec au-dessus d’eux, sur le mur d’un immeuble, une publicité 4×3 « C’est déjà Noël chez Lévitan« ! Si je la retrouve, je la scanne et te la montre sur le blog!

J’avais dans les 15-16 ans. Et un Praktica nova IB.

Puis la vie m’a fait passer  le rêve de faire « mon Caron » . Mais ce qui est certain, c’est que depuis cette époque, depuis ce magazine tombé par hasard entre mes mains, la photo est mon langage.

Photographier tout ce qui bouge. Ou pas… avec Gilles Caron toujours présent dans un coin de mon cerveau.

Home


http://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Caron

révélé

Je viens de passer pas mal de temps à développer 26 rouleaux de pellicules n&b. Ce sont des photos faites à l’île de Sein pour la plupart, avec mon Rollei. L’île de Sein… C’est un joyau. C’est un havre de paix, . Bon, j’arrête là. J’ai déjà parlé de Sein.
Et j’en reparlerai… Tu vas penser que je suis mono-maniaque.

26 rouleaux. Je les ai développés deux par deux dans une cuve Paterson. Je les ai enroulés patiemment sur leur spire, dans le noir complet, dans mes toilettes. C’est la seule pièce borgne de la maison… Ensuite, direction la cuisine, avec ma cuve Paterson hermétique à la lumière, mais pas au liquide!île de sein. Rue Abbé Le BorgnePremière étape, Le révélateur. J’utilise du Xtol, de chez Kodak. Je l’ai préparé la vielle, pour qu’il ait bien eu le temps de se dissoudre dans l’eau. Allez, zou! 12 min à 20°C, avec des agitations intermittentes. Puis, un rinçage rapide, suivi du bain de fixateur. Là, à peine le produit versé dans la cuve, je ne peux m’empêcher d’ouvrir, impatient de voir si le résultat s’annonce correct. Il l’est . Parfait. 5 min dans le fixateur, puis un rinçage soigné (10min) à l’eau claire. J’ai la chance d’avoir l’eau de source au robinet, très peu minéralisée. Donc, pas de traitement spécial avant le séchage; l’eau s’égouttera sans laisser de trace. Par contre, gare à la poussière! Elle a la fâcheuse tendance à se concentrer sur la pellicule mouillée si on la met à sécher dans une pièce trop sèche. Alors mon astuce est …  la douche. J’arrose bien les parois avec de l’eau chaude pour créer un ambiance humide, puis je pends les deux films à un crochet spécialement fixé au plafond, et je tire le rideau! Ainsi, pas (ou peu) de poussière sur la gélatine.

Avant de rejoindre l’ordinateur au salon, mes photos seront passées par les toilettes, la cuisine, et la salle de bain! Elles n’iront a priori pas dans la chambre, ni au garage…île de Sein. Quai sud.

Ensuite, je sèche le matériel avant de réintégrer mes cabzingues pour les deux suivantes, et rebelote!

4 pellicules par soirée. Ça m’a passé 7 jours…

Format 120. 12 poses par rouleaux. Ça nous fait 312 photos à numériser une à une.

Et ce n’est pas fini. Comme on « tire » des photos au labo sous lumière inactinique à l’agrandisseur, il faut aussi les « traiter » en informatique. Je le fais avec Lightroom. La technique est pour ainsi dire la même. Sauf qu’on peut le faire plus rapidement, assis dans un fauteuil, l’ordi sur les cuisses, les pieds sur la table, les mains au sec. Et cerise sur le gâteau, on peut faire et défaire les réglages, en tester de nouveaux, s’arrêter en plein milieu pour manger un morceau, ou boire un coup. Puis reprendre. Royal! Pour moi qui tirais mes photos par nécessité, j’apprécie énormément les facilités de l’informatique. Je ne suis pas un nostalgique du labo. Ce que j’aime, je te l’ai déjà dit précédemment, c’est la prise de vue avec le Rolleiflex…

Je vais mettre en ligne sans tarder une galerie spéciale dans « Mes albums« .

 

Égoiste

Tu connais la revue « Egoïste« ? Elle est tellement rare…
Egoiste-golshifteh-farahaniC’est une revue centrée sur de la photo noir&blanc. Du beau noir&blanc.
290 pages, 3kg, format A3, tirage de 25000 ex. dans le monde! 35€ le dernier numéro.
Ça nous fait du 11,70€ le kilo! Pour comparer, RéponsesPhoto est à 12,75€ le kilo, Chasseur d’images à 10,15€, et Compétence photo à 22€ !

Elle a été créée en 1977 par Nicole Wisniak, et en est à son … 17 ème n°! Sûrement un record de lenteur pour une revue qui fonctionne. Car elle fonctionne.
Le tirage est limité, il n’y a pas de rééditions, et elle s’arrache. Sur Ebay, certains exemplaires se sont négociés 200€.  Je soupçonne Nicole Wisniak d’organiser la pénurie pour faire le buzz. D’ailleurs, est-ce un problème?
À la question « pourquoi si peu de numéro? » elle répond qu’elle édite sa revue quand elle est satisfaite du résultat. Elle peut l’être à mon goût. C’est ce que je me dis quand je feuillette le dernier numéro, le 17. Nicole Wisniak pousse le zèle jusqu’à créer elle-même les publicités. Une entreprise veut insérer de la pub dans Égoïste? Elle leur dit, « OK, mais vous lâchez le budget, et c’est moi qui crée votre publicité.  »  Et les marques disent oui. C’est ça ou rien. Dingue, non?

En couverture du 17, tu y verras Golshifteh Farahani, une actrice iranienne, qui vit maintenant à Paris. Interdite de séjour dans son pays pour avoir gravi les marches de Cannes, en 2008, aux bras de Di Caprio, sans avoir couvert ses cheveux… Si si.

En réponse à ces abrutis, elle pose, nue. Entièrement nue. En noir&blanc, photographiée par Paolo Roversi. C’est un nu magnifique. Académique. Une oeuvre d’art. D’Art.
Du coup, vu que le n°17 d’Égoïste est sorti le 23 janvier 2015, (elle était en conception depuis… longtemps )  ça a fait d’une pierre deux coups! Les abrutis commanditaires ou sympathisants  de l’attentat de Charlie ont aussi leur réponse.

Une réponse photographique, claire, silencieuse.

« Vous m’entendrez si je pose nue », dit-elle…

Réjoui

La petite Léanne n’est pas très épaisse à ses 13 secondes de vie, il y a plus d’un an:  1,745kg.
Avec le minois de travers malmené par l’obstétricien, elle me réjoui; son poing gauche fermé, en l’air, m’inspire une farouche volonté d’en découdre, pour vivre. Son tortionnaire ferait moins le malin si elle pesait 50 kg de plus! M’est avis qu’il aurait tôt fait de se prendre une beigne; elle va avoir du caractère la petite!

Cette photo est de Christian Berthelot, qui a réalisé une superbe série d’images,  « César« , d’enfants nés par césarienne, tous aux premières secondes de leur vie.
Certains sont dérangés de voir la vie jaillir de la sorte. Je ne trouve pas ces photos « glamour », c’est certain. Mais elles sont criantes de vie. De vie sans  Photoshop…

Christian_Berthelot_Leane© Christian Berthelot