Tirer une photo…
Après le développement de la pellicule, il faut tirer les photos. Autrement dit, en partant du négatif transparent, l’objectif est d’obtenir la photo sur une feuille.
Le négatif, comme son nom l’indique, un peu, est l’inverse de la photo finale. Les noirs sont blancs, et les blancs sont…? Noirs! bravo!
Peut-être le sais-tu déjà, mais quand tu prends une photo, la lumière passe par l’objectif de l’appareil pour arriver sur la pellicule. Là, des sels d’argent « enregistrent » la quantité de lumière pour la révéler plus tard lors du développement. Si il y a beaucoup de lumière, (de la neige par ex.) ils feront du noir. Et si il y a peu de lumière, (une forêt de sapin) ils feront du banc(*). Ou du gris clair… Tu me suis? Comme sur l’image ci-contre.
(*) plus exactement, ils ne feront rien. Et seront donc transparents.
Tirer une photo, c’est refaire le même type de processus. Tu projètes le négatif (comme une diapo) sur un papier enduit de sels d’argent qui rendront, après passage dans les bains, exactement le contraire.
Et tu obtiens The Photo:
Sauf qu’il va falloir la « travailler » un tantinet pour la rendre acceptable. Parce que là, je ne sais pas toi, mais moi j’aime pas.
Déjà, éclaircir l’ensemble. C’est bien trop sombre. Ensuite, ne pas « cramer » le ciel; garder un peu de « matière ». En éclaircissant, je vais perde du contraste. Il faudra le corriger (choisir le papier avec le bon « grade »). Améliorer la zone des branches et celle du bois empilé qui resteront un peu fade…
Jadis, au labo, il fallait « retenir » la lumière pendant l’insolation du papier qui durait un … certain temps. Avec les mains ou un bout de carton découpé à la forme voulue, en bougeant pour ne pas trop marquer l’ombre. Certains tireurs « sculptent la lumière, créent une véritable chorégraphie avec les mains« . Ensuite tu passais ta feuille dans les bains de chimie. Révélateur, rinçage, fixateur, rinçage… Séchage… Tu pouvais ensuite apprécier le résultat. Et … refaire! Avec un temps de pose différent, des masquages différents… Jusqu’à obtenir satisfaction. Ensuite, tu te mettais à table avec un pinceau fin, quelques encres, pour retoucher les diverses poussières et autres poils que tu n’avais pas vus sur le négatif et qui te font de grosses « pétouilles » blanches sur ta photo!
C’était comme ça! Quand ça se passait bien. Et c’est encore comme ça pour ceux qui tirent leurs photos sur papier.
Pour moi, c’est moins contraignant. Car je fais la même chose, mais avec l’ordinateur. Une fois le négatif numérisé, je tire traite (on dit comme ça) mes photos avec un logiciel spécialisé, Lightroom.
Comme je n’aime pas plus que ça m’enfermer dans le noir avec la chimie humide, ça m’arrange bien. Et en restant au sec, les pieds sur la table, le Mac sur les genoux, bien calé dans mon fauteuil, je tire traite mes images. Presque comme avant. Avec les même outils. Néanmoins, il y a plus de possibilités. Et le fin du fin, c’est que tu peux tout essayer, effacer, défaire, refaire, re-défaire, jusqu’à l’obtention de ce que tu voulais.
Si je te dis tout ça, c’est pour m’expliquer; c’est pourquoi une photo qui passe par l’ordi n’est pas forcément truquée. Elle est juste traitée. Développée. Comme avant. Ni plus, ni moins.
Je ne te parle pas de faire sauter des fils électriques, ôter un bouton disgracieux sur la joue, voire gommer la tête d’âne qui fait le con derrière toi pendant que tu donnais à manger aux pigeons… Non non. ÇA c’est du trucage. Comme modifier photoshoper Brad Pitt pour lui ajouter du bide (c’est rare) ou pour faire croire aux gamines que la mode c’est l’anorexie.
Tu tapes « photoshop avant-après » dans un moteur de recherche et tu as pléthore d’exemple de trucages, de ceux qu’on a tous les jours sous les yeux, dans les magazines et dans les pubs.
Traiter ses images, c’est les in-ter-pré-ter; ce n’est que désirer montrer ce que l’on vu en déclenchant.